Remise d'une tête pour Kiri [Mission]

Objectif 3 :

Et voila. J’étais en chemin vers la prison de Kiri No Kuni. Enfin ! J’allais bientôt pouvoir rentrer chez moi et me reposer. Une douleur. Je regardais par-dessus mon épaule. Cette maudite brûlure me faisait encore un mal de chien. Impossible d’accrocher mon épée qui commençait à être lourde. Je devrais donc passer à l’hôpital avant d’aller faire dodo dans un lit bien chaud et confortable. Pas de chance. J’étais seul, de nouveau. La solitude m’allait bien, mais j’avais envie de bavarder avec quelqu’un. C’est pourquoi je soulevais la tête de Kôsuke fraîchement découpée et commençais à lui parler. Le sang coulait à petite goûte. On aurait facilement pu me retrouver rien qu’en suivant les traces. J’avais retrouvé mon sale climat caractéristique de Kiri ainsi que son paysage doux et calme. J’aimais le froid, je m’y étais habitué. La prison était encore à quelques minutes d’ici. Un petit lapin blanc utilisé d’ordinaire pour les permutations semblait s’être évadé. Il s’amusa à m’escorter jusqu’à mon lieu de rendez-vous. Son pelage si blanc reçu quelques tâches du liquide rouge qui coulait encore de la chaire. Il était plus mignon tout propre. Le ciel était étrangement dégagé, bizarre. Il se mit à pleuvoir. Sans crier gare, je mettais ma capuche, les mains ensanglantées. La fraîcheur de cette eau était revigorante. Lassé et fatigué physiquement, j’avançais d’un pas pressé, toujours en attendu que la petite bête revienne à ma hauteur. Qu’attendait-elle de moi au juste ? De la nourriture ? Je n’avais déjà rien pour mon estomac qui criait famine depuis un moment alors je n’allais pas en plus chercher à bouffer pour une bestiole qui aurait eu toutes les faveurs du monde face à un enfant. Oui, je suis encore un enfant, mais c’est différent. Peu à peu, j’essayais de regagner mon calme. Le meurtre que je venais de commettre avait mis mon sang en ébullition. Les malades devraient tuer, je suis sur qu’ils guériraient plus vite que sous traitement de médicaments inefficaces. Le bruit de la nature qui m’entourait parvenait à me distraire et à me faire oublier ce moment si exaltant. Seul, par ici, c’était vraiment exceptionnel. Un rayon de soleil avait percé les quelques nuages qui pleuraient, peut-être l’âme de ce regretté chounin de Konoha. Ou plutôt ex-chounin. Je contemplais ce miracle, arrêté, la bouche grande ouverte. Je devais avoir l’air con ainsi, mais j’aimais bien alors peu importait. Je n’arrivais toujours pas à saisir pourquoi les Hommes qui s’ennuis s’amusent à gaspiller ce genre de lieu ? C’est vrai, chacun y retrouve une part de bonheur, d’envie, de souvenirs … C’est étrange. D’ailleurs, dans ce monde, tout est étrange, et je n’échappe pas à cette réalité. Certain croient en Dieu. Mais qu’est-il ? Un être divin aux pouvoirs capables de sauver la planète et ses habitants ? Mais s’il nous aime vraiment, pourquoi nous laisser nous entretuer ? Pourquoi nous laisser mourir ? Ne pourrait-il pas créer d’autres planètes où nous pourrions vivre en paix ? Kôsuke croyait en Dieu, et voila où ça l’a mené. Quoi qu’il en soit, pour moi cet homme aux pouvoirs surdimensionnés n’existait pas. Il n’existerait jamais car il aurait forcément l’image de l’homme, qui est une bête inutile à ce monde et qui le ronge peu à peu. La prison était maintenant visible. J’avançais, me présentant au premier garde, qui fut assez surpris. Je lui tendais la tête avant de la laisser tomber à terre, devant lui, sous son regard exorbité et interrogateur.

« - C’est Kôsuke Shinsei, ou plutôt ce qu’il en reste … Bonne soirée ! »

Sur ces quelques mots simples, je saluais tout les gardiens et m’en allais. Il ne restait plus qu’à passer à la tour du Mizukage faire mon rapport et je serais libre comme l’air. Je replongeais dans mes pensées, comme dans une méditation, tout en avançant. J’avais l’air d’un zombi vu les regards que m’autorisaient les passants venus rendre visite à un proche. Grand-père m’en voudra de ne pas être passé lui dire bonjour. La rivière qui prenait sa source au cœur de la prison, permettant ainsi aux gardes de se servir de leur ninjutsu, avait de nouveau reprit sa couleur claire et pure, d’un bleu fichtrement azure. Tout ce que j’avais envie de faire, là, maintenant, c’était de m’asseoir sur un rocher à contempler la dépouille (ou ce qu’il en restait) de ce cher Shinsei. Simple plaisir pour un égaux aussi vantard que le mien. Je fermais les yeux et sentais la brise me souffler sur le visage, m’offrant ainsi une envie de dormir irremplaçable. Cette mission m’avait tué, mais je n’avais pas à me plaindre comparé aux membres de l’ex taulard de Taki. J’avais faillit glisser sur du sang d’ailleurs. Donc, en résumé, je devais déplacer ma grosse carcasse épuisé jusqu’au centre ville, me rendre à l’hôpital et chez moi. Trop chargé pour un feignant dans mon genre. Mais je n’avais hélas pas le choix. J’espérais qu’il restait à bouffer chez moi. Le petit lapin blanc à l’âme pure avait disparut. Où était-il ? Je me retournais et vis de loin sa petite masse blanche. Ce n’était donc pas moi qu’il accompagnait, mais ce vieux débris, ou sa tête. Lâcheur ! Sur ce, je continuais de bouger mes fesses, trop envieux de finir cette longue et éprouvante journée.

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